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Sauvegarde du Patrimoine du village de Flamarens dans le Gers

Eglise Saint Saturnin

 
Une église dédiée à St Saturnin
 
 
 

Face au château, l’église paroissiale en ruines est une église orientée elle mesure 30 mètres de long sur 9 de large, une seule nef  communique avec les chapelles  latérales par quatre arcades.

Cette église semble marquée par le destin, elle a subi depuis son origine toute une série d”épreuves qui l’ont amenée à plusieurs reprises à l’état de ruine, la dernière étant l’époque actuelle puisque aujourd’hui  les voûtes et la toiture s’étant effondrées en 1969, il ne reste que les quatre murs !       

Pour essayer d’y voir plus clair nous allons essayer avec l’aide des documents existants de retrouver différentes périodes de construction.

Dans un testament en latin de 1484  dépouillé par M. l’Abbé Loubès : un prêtre de Flamarens indique qu’il désire être enseveli: “ in sacro cimetitério dicti loci de flamarenxis ubi solebat esse ecclésia anthica dicti loci",  (dans le saint cimetière du village de Flamarens où se trouvait l’église antique du dit lieu) (1).

Ce texte est très important, car on peut en déduire qu’à cette époque là (1484) une église qui existait dans le cimetière du village avait disparu, depuis longtemps mais  sa mémoire était encore évoquée. Ensuite l’expression église antique montre que l’église nouvelle existait déjà, du moins qu’elle était en service même si elle n’était pas entièrement terminée.

Un autre testament légèrement plus tardif parle du  “cimetière Saint Saturnin de Flamarens “.

Nous sommes ici en présence d’une première église établie sur  une motte artificielle, au point le plus élevé du site qui pourrait bien être en fait un lieu de culte antique christianisé comme on vient de le voir par la présence voisine  d’un oratoire au  lieu dit Montjoie. Quoi qu’il en soit cette première église entourée du cimetière a  du constituer de bonne heure l’embryon d’une communauté, comme le laisseraient supposer les restes de céramiques anciennes et le puits mentionné plus haut qui n‘avait pas du être  creusé là par hasard!

L’église était le centre de la vie du village, le clocher sonnait  les évènements heureux et malheureux, les assemblées se tenaient dans l’église, mais en cas de danger les habitants venaient s’y réfugier.  Cette église primitive peut- être  entourée d’une palissade, aurait pû être fondée par l’abbaye de Moissac pour l’accueil et la sécurité des pèlerins?

A l’époque où les  moyens de communication étaient rares et précaires,  le site de Flamarens  était bien desservi on la vu avec les premiers chemins de crête et de pèlerinage, il n’est pas interdit de penser que les possesseurs de la motte ont du inclure dans le choix du lieu, outre la protection des routes  la perception des péages.

Il semble que pour des raisons diverses mais que nous pouvons imaginer ruines, insécurité, manque de place, improvisation... Une autre  église a dû être construite ou aménagée à l’intérieur de l’enclos pour plus de sécurité. 

Nombre de ces églises primitives se sont retrouvées isolées dans leur cimetière, les agglomérations naissantes ayant préféré la protection du château. Elles ne seront supplantées que par l’église nouvellement construite à l’intérieur de l’enceinte, quand ce ne sera pas la chapelle castrale qui en fera office (2).

 C’est ce qui a dû se passer ici à Flamarens avec  Arnaud de Grossoles puissant seigneur de Flamarens et autres lieux, doté d’une fortune considérable. Outre ses possessions foncières, il devint sous le règne de François Ier, gouverneur de la ville et du château de Lesparre, Sénéchal de Marsan, Bailly de Nivernais, ce qui lui permit de reconstruire l’église paroissiale et de terminer le château voisin avec le célèbre donjon et le lion des Grossoles ( 3).

 Avec l’aide de sa femme Catherine de la Tour Murat: ils firent élever la chapelle latérale donnant dans le chœur à leur frais, avec droit de propriété et de sépulture pour eux et leurs descendants. Ils y furent inhumés, avant eux on y avait déjà donné la sépulture à Jean de Grossoles frère aîné du précédent et qui comme protonotaire apostolique avait consacré l’église en 1545 (4 ).

Cette note relevée sur un registre diocésain de 1845 avait été donnée par le curé de l’époque qui la tenait du marquis de Flamarens  Emmanuel Charles Marie de Grossoles né en 1802 et mort  en 1878 à Fourques (Eure).

Ainsi Arnaud de Grossoles seigneur de Flamarens, Montrastuc, La Chapelle, Mauroux etc avait voulu une grande église, agrandie entièrement à partir de structures existantes :  ancienne chapelle castrale, vieille tour salle, ruines antiques etc pour en faire une grande église  paroissiale avec une tour de guet. Il constitua ainsi un ensemble église-château dernier refuge de la population à l’intérieur de l’enclos en cas d’attaques.  Cette construction devait comporter essentiellement l’édification d’une voûte en pierre, l'élévation du clocher, de puissants contreforts pour soutenir l'ensemble, les hautes ouvertures du  choeur et la porte d'entrée principale doivent lui être attribués.

armes de Grossoles

Au dessus de la  porte d’entrée,  une pierre sculptée représente les armes de l’évêque Herrard de Grossoles, oncle du seigneur ci-dessus qui fut évêque de Condom de 1521 à 1543. Qualifié de grand bâtisseur, on lui doit le chœur de la cathédrale de Condom ainsi que le cloître et la chapelle épiscopale.  Il fut aussi à l’origine de la reconstruction de nombreuses églises de son diocèse dont celle-ci et celle de Dunes. Cette pierre se trouvait auparavant dans la chapelle du château (chapelle St Joseph). Une inscription tirée des Psaumes de David de l’ancien testament a été gravée sur cette pierre comme devise religieuse pour la dite chapelle. On peut y lire Suscipe servum tuum in bonum (soutiens ton serviteur pour son bien).

Terminée en 1530, cette église ne devait pas manquer d’allure, avec sa voûte en pierre qui devait s’élever à  treize mètres de hauteur. Malheureusement, vingt cinq ans plus-tard la voûte avait déjà disparu  et la toiture ne valait guerre mieux: une poutre était tombée du toit un quart d’heure après la fin de la messe !

Il faut dire aussi que les guerres de religion et les protestants étaient passés par-là !

 

1-Document communiqué par M l'Abbé Loubès

2- André Dupuy, La Lomagne

3- Testament d'Arnaud de Grossoles

4- Enquête diocésaine (1845) archives du Gers

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Date de dernière mise à jour : mercredi, 21 octobre 2020

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