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Sauvegarde du Patrimoine du village de Flamarens dans le Gers

Un village à la croisée des chemins...

CheminLe bonheur qu'offre la vue et la découverte du village de Flamarens est la récompense du courageux marcheur, grimpeur et pélerin qui chemine pour toutes raisons personnelles sur l'actuel GR 65, chemin de Saint Jacques de Compostelle.

De tout temps, le village de Flamarens a été un point de passage important. Les voyageurs étaient nombreux: pèlerins, marchands et colporteurs. Toute une activité artisanale, commerciale et religieuse de tavernes, auberges et hôpitaux s’est développée autour de ce lieu situé à la croisée de nombreux chemins.

A une époque où les déplacements et le transport des marchandises se faisaient à pied ou avec des bêtes de somme, les chemins de crête offraient le meilleur moyen de communication. Ils filaient tout droit à l’assaut des collines, souvent dépourvues de végétation et étaient praticable toute l’année. N’ayant à franchir ni pont ni gué, ils étaient peu couteux d’aménagement et d’un entretien facile.

De par sa position stratégique, le village de Flamarens se trouvait bien desservi :

Napoleon plan ensemble

 

En premier lieu, par le chemin de Saint Jacques de Compostelle venant du Puy en Velay, par les étapes de Moissac et Saint Antoine. 

Ensuite par les deux chemins de crête venant de La Chapelle et de Mansonville qui se rejoignaient au lieu-dit Montjoie. A cette croisée de chemins, il y aurait eu un oratoire (terrier de  1773 arch. dép.) signalé jusqu’en 1943 par une énorme croix en bois de six mètres de hauteur! 

Les chemins de crête reliant les Pyrénées à la Garonne menaient par Saint Clar et Miradoux. Ils rejoignaient au lieu de La Hitte, le grand chemin (tel qui l’est nommé au XVIIIème siècle dans les Jurades de Miradoux) allant à Donzac et au port de Lamagistère sur la Garonne. 

Le chemin de St Antoine à Miradoux s’identifiait au grand chemin de Saint Jacques, appelé aussi la voie du Puy ou la Via Podiensis.

Selon le préfet Masson en 1883, le chemin de Lectoure à Cahors et d’Astaffort à Auvillar par la Hitte empruntait jusqu’à la Pine le grand chemin de Donzac. Il se  poursuivait ensuite vers Saint Antoine par le Bois Grand  (1).

Le lieu de la Hitte (du latin petra ficta = pierre fichée (2) synonyme de carrefour) était un croisement de routes fort ancien. Il était signalé par une borne ou une pierre-fitte. Dans l’antiquité, ces carrefours étaient des lieux consacrés au culte des lares compitalis, protecteur des routes et des terres voisines. Un autel s’y élevait, au pied duquel on déposait solennellement des vieux jougs usagés en témoignage du labeur accompli dans l’année (3).

Une croix de pierre sans inscription particulière subsiste aujourd’hui à l’emplacement de cette croisée de chemins au carrefour de la Hitte.  

Croix la hitte

 

Il faut attendre le XVIIIème et XIXème siècle pour que les transports de marchandises devenus désormais trop lourds et trop fréquents, certains itinéraires soient modifiés ou abandonnés.

Ce fut le cas du chemin de Saint Antoine à Flamarens dont le passage du gué de la Mouliaque devint problématique aux attelages. Régulièrement embourbés, ils nécessitaient souvent le renfort d’une paire de bœufs que l’on allait chercher à la ferme de “Ramefort”. Ses habitants en ont conservé le souvenir transmis de génération en génération.

Il en fut de même pour les chemins de crête dont les rampes de la Coste vieille et du Verger trop raides, furent abandonnées. Ce dénivelé reste encore une dure épreuve pour les randonneurs actuels qui souhaitent rejoindre Flamarens par cet itinéraire! Ce chemin venant de La Chapelle fut raccordé à la nouvelle route de Mansonville par des travaux qui débutèrent en 1838 (4).

Ces chemins et lieux de passage représentaient des sources de revenus importantes pour les seigneurs locaux qui prélevaient des droits sur les transports de marchandises.

Les voleurs aussi y trouvaient une source de revenus et ne manquaient pas l’occasion de détrousser les voyageurs!

Certains lieux intégrés à la toponymie actuelle en témoignent. C’est le cas « Au Pillard », du gascon pile-l’hardis, détrousseur (5) sur la route de Sistels où on devine aisément que devait sévir une bande de détrousseurs .

 

1 - M.Masson : Recensement du canton de Miradoux de 1836

2 - Bénédicte et J.J. Fénié : Toponymie occitane

3 - A. Dupuy : La Lomagne fasc. 5 p 300

4 - A. Dupuy : La Lomagne fasc 5 p 82

5 - B et J-J Fénié : Toponymie occitane p.75

 

Date de dernière mise à jour : vendredi, 14 décembre 2018

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